Les graines germées sont à la mode. Elles se situent à la fois dans le domaine, très en vogue et c’est tant mieux, de la nutrition saine et équilibrée, mais aussi dans l’engouement actuel des DIY. Non seulement elles nous permettent de mieux manger, mais elles peuvent être cultivées par le consommateur final, qui en contrôle la quantité et s’en assure la fraîcheur.
Faire pousser des graines germées chez vous, vous en rêvez ? C’est très simple ! Alors, lancez-vous et suivez nos conseils.
Qu’est-ce qu’une graine germée ?
Une graine germée est une graine que l’on fait germer hors-sol pour être mangée ou pour être finalement semée dans la terre.
Dans l’alimentation humaine, elle revient certes à la mode mais ne date pas d’hier. En effet, il a été prouvé qu’elle était déjà avalée 2000 ans avant Jésus-Christ ! Les Esséniens, notamment, étaient réputés pour leur grande consommation de ces éléments et pour leur excellente santé. C’est par ailleurs eux qui nous ont transmis la tradition du pain azyme, produit à partir de blé germé.
En Chine, dès le IIème siècle, on consommait du soja germé. On en déguste sur presque tous les continents : certaines boissons sont produites à partir de grains de mil germés en Afrique (bières), et de grains d’orge germées en Europe (bières de malt et whisky).
Au Pakistan, les Hounzas consomment beaucoup de graines germées et, tout comme les Esséniens autrefois, ont une santé parfaite. Des marins, notamment l’équipage du capitaine James Cook au XVIIIème siècle, faisaient germer des graines pour lutter contre le scorbut, maladie causée par une carence en vitamine C.
Comment procéder ?
La graine germée connaît différentes phases. La prégermination se déclenche par l’immersion de la graine dans l’eau. Les nutriments, alors en sommeil, se réactivent au contact du liquide et se développent pour nourrir le futur végétal. Ensuite, la phase de germination décuple les vitamines. Durant plusieurs jours, la graine développe une petite queue, qui est en fait la future tige du végétal.
Il est préférable d’utiliser de l’eau filtrée, à température ambiante, pour faire tremper puis rincer les graines, plutôt que de l’eau du robinet, souvent trop chlorée.
Comment faire germer ses graines
Après avoir déposé une cuillérée de graines dans le bocal, ajoutez de l’eau. Laissez tremper les graines toute une nuit dans de l’eau claire. Au petit matin, déversez l’eau dans l’évier, la grille du germoir empêchant les graines de tomber elles aussi. Puis, faites pénétrer de l’eau claire dans le récipient, puis touillez le bocal pour détacher les graines les unes des autres. Il vous faudra ensuite vider à nouveau l’eau, et laisser tranquillement les graines reposer plusieurs heures dans leur récipient, incliné à l’aide du support. Attention à ne pas laisser le germoir au soleil direct.
Répétez cette opération le soir, puis le lendemain matin, puis le lendemain soir… Au bout de quelques jours, selon la durée de germination prévue et indiquée sur le sachet, les graines présentent déjà leur queue et sont aptes à la consommation. Miam miam !
Différents types de germoirs
Il existe de nombreux types de germoirs. Certains sont en plastique, d’autres en verre, ou encore en terre cuite. Bocal incliné, cylindrique ou carré avec des étages, coupelle, arbre germoir ou germoir électrique, vous avez l’embarras du choix… Comment choisir le vôtre ?
L’un des critères les plus importants du dispositif est de permettre la germination des graines sans bactérie ni moisissure, à un taux d’humidité optimal et à une température parfaite. Vous pouvez vous en fabriquer un vous-même, ou en acheter un dans une boutique ou sur internet.
La matière est un choix important. Le plastique, bien qu’il ne soit absolument pas écologique, possède toutefois l’avantage de la simplicité et la facilité de nettoyage. Le verre, bien plus écolo, offre les mêmes bénéfices en terme de nettoiement et permet, en plus, que les graines soient dispersées dans tout le bocal, et bien aérées. D’un point de vue écologique, la terre cuite est la matière parfaite. Cependant, l’entretien n’est pas aisé à cause de la porosité de certains récipients : de la moisissure et des bactéries peuvent se développer, il vous faudra donc bien brosser les parois régulièrement.
La forme n’est pas non plus anodine. Le germoir peut être pourvu d’un petit support, ce qui lui permet de rester incliné des heures à 45°. Un petit bac, situé juste derrière la grille accueille l’eau après rinçage. C’est le type de germoir, en verre, que nous avons adopté. L’utilisation est très facile et rapide. Certaines toutes petites graines peuvent théoriquement passer à travers les trous d‘écoulement de la grille, mais ce n’est pas le cas des graines d’alfalfa, de fenugrec ni de radis.
Le germoir peut également adopter une forme cylindrique, ce qui apporte un côté très esthétique. Cependant, les deux grilles, situées chacune à une extrémité du récipient, ne permettent pas la première phase de la germination, c’est-à-dire le rinçage.
On peut également trouver des germoirs carrés ou rectangulaires à étages, que l’on empile les uns sur les autres. L’avantage indéniable est bien sûr celui de pouvoir faire germer beaucoup de graines en même temps, notamment celles qui ont des temps de germination différents. Mais un inconvénient réside dans le fait que les plateaux inférieurs reçoivent l’eau depuis les plateaux supérieurs, et cette eau n’est plus pure.
Les germoirs classiques peuvent présenter des limites lors de la germination de graines à mucilage (cresson, moutarde, pourpier, roquette, basilic, lin). En effet, la substance caractéristique de ces graines étant visqueuse et gélatineuse, elle empêche l’eau de s’écouler lors des rinçages réguliers. Pour éviter ce désagrément, vous pouvez investir dans une coupelle de germination. Il vous suffit de faire tremper les graines seulement une quinzaine de minutes et de les déposer, bien réparties, dans la coupelle. Il vous faudra ensuite ajouter un peu d’eau.
Enfin, si vous avez un peu de sous de côté, vous avez la possibilité d’opter pour un germoir électrique. Plus besoin de procéder au rinçage biquotidien (qui n’est pas si contraignant que cela), l’appareil se charge de tout. Muni de cinq plateaux, il fait germer différentes sortes de graines sans trempage. Régulièrement, un peu d’eau pure (stockée à l’arrière dans un réservoir) est pulvérisée sur les graines, qui reçoivent une hydratation optimale. Le couvercle du germoir lui permet de faire office de mini-serre. Autonettoyant, cet appareil a l’inconvénient d’être encombrant.
Conservation
Après le dernier stade de germination, le mieux est de consommer la graine immédiatement. Mais il arrive que l’on n’ait pas le temps ni l’idée parfaite pour déguster immédiatement l’intégralité de la récolte. En effet, la cuillérée à soupe de graines sèches a généré une bonne quantité de graines germées et on peut en garder un peu pour les trois jours suivants.
Pour conserver la récolte sur une courte période, vous pouvez mettre au frais le surplus, idéalement dans un réfrigérateur, ce qui arrêtera le processus de germination. Certaines espèces supportent mieux le froid que d’autres, surtout si elles n’ont pas de feuille comme la lentille.
Si l’emballage (boîte, bocal, sachet) est hermétique, il faudra bien l’aérer deux fois par jour, et rincer la récolte une fois tous les deux jours. Conserver des graines germées plus de trois jours atténue fortement les avantages obtenus dans le processus de germination maison.
Les bienfaits
Outre l’aspect ludique, et éducatif pour nos enfants, de voir évoluer des graines, les principaux points forts des graines germées sont les apports nutritionnels, à la fois importants et variés.
Propriétés nutritionnelles
Les bénéfices que peuvent apporter les graines germées sont multiples. Ce sont en effet de véritables cocktails de vitamines : A, B2, B3, B12, C, D, E, K… Elles en regorgent, et ce en très fortes quantités. Lors de la croissance de la plante, celle-ci a besoin de forces. C’est la raison pour laquelle les nutriments y sont si nombreux. En grandissant, le végétal en absorbe énormément. C’est pourquoi la concentration et le nombre de ces bienfaits sont souvent supérieurs dans les graines germées à ceux des plantes matures.
La teneur en nutriments est décuplée par rapport aux graines non germées, et certains vitamines et acides aminés qui n’étaient pas présents apparaissent lors de la germination. Vous vous dites peut-être que vous pouvez absorber des nutriments par le biais de compléments alimentaires, vendus en grandes surfaces ou en magasins bio. Certes. Mais, même les granulés ou comprimés de bonne qualité ne sont pas excellents : en effet, il ne sont bien souvent pas reconnus par le foie, qui doit travailler pour les assimiler.
L’intérêt de produire et de consommer ses propres graines germées consiste notamment en l’assurance de bénéficier de produits frais que vous aurez faits vous-même, et cela peu de temps avant la dégustation.
La catégorie des macronutriments est constituée des protéines, des lipides et des glucides. Les micronutriments sont, eux, des vitamines, des minéraux et des oligo éléments. Mais la température élevée tend à détruire ces nutriments. Il convient donc mieux de consommer les graines germées non cuites.
Varier
Même en en consommant tous les jours, il est fort aisé de varier les graines germées, tant les espèces sont nombreuses. En effet, chaque variété possède ses propres spécificités et l’une peut contenir potentiellement une quantité plus importante de tel nutriment que sa voisine. Il est ainsi possible d’absorber une grande variété de vitamines, d’acides aminés, de minéraux, d’oligoéléments, de protéines, d’acides gras et d’enzymes d’une manière simple et naturelle.
Les différentes graines germées
Moult espèces peuvent être candidates à la germination pour la consommation : des oléagineux, des céréales, des légumineuses mais également des légumes ! Il convient toutefois de ne pas manger des graines germées de plantes contenant des éléments toxiques : les solanacées (tomates, aubergines, piments, poivrons…) et la rhubarbe font partie de ces espèces.
L’alfalfa
Issue de la famille des légumineuses, qui regroupe aussi les lentilles, les pois, les fèves, les haricots, les pois chiches et le soja, elle était déjà connue des pharaons. Son nom étrange provient de la langue arabe. Très riche en nutriments, excellente pour la santé, elle fournit du cobalt, du zinc, de l’iode, du potassium du phosphore, du calcium, du magnésium, du fer, du sodium, du soufre et bien sûr de nombreuses vitamines : A, B1, B2, C, D, E, K et U. Elle participerait à la lutte contre le mauvais cholestérol et les problèmes liés à l’ostéoporose et à la ménopause. Elle serait détoxifiante, tonifiante, régénérante et reminéralisante. Rien que ça !
Pour faire germer l’alfalfa, rien de plus simple… Le temps de trempage est d’une nuit ou une journée. Ensuite, les graines commencent à germer et seront consommables après environ cinq jours.
Le fenugrec
De la grande famille des légumineuses, comme l’alfalfa, le fenugrec était déjà employé à l’époque des pharaons et dans la Rome antique, et jusqu’en Inde. Sa graine sèche (avant germination) est jaune, de taille assez grosse, et de forme irrégulière. Le végétal procure du phosphore, du soufre, du fer, du potassium et de multiples vitamines : on trouve les A, B1, B2, B3, B5, C et D. Il a d’autres vertus : il aiderait à calmer la toux et les mucosités.
La durée et le mode de germination sont identiques à ceux de l’alfalfa : trempage une dizaine d’heures (toute une nuit ou une journée par exemple), puis alternance de rinçages et de repos deux fois par jour durant cinq jours. Puis, conservées au frais, les graines germées se consomment pendant quelques jours après la germination.
Le radis
De la grande famille des brassicacées, qui inclut aussi tous les choux et le navet, Raphanus sativus était préconisé par Charlemagne lui-même !
Les graines de radis mettent environ 5 jours à germer, dans les mêmes conditions que le fenugrec et l’alfalfa. Les queues sont violacées et les avantages sont principalement de nature respiratoire. Les graines germées ont déjà le goût du légume mature, il faut cependant garder à l’esprit que celles du radis sont piquantes, voire âcres. Cette particularité peut être atténuée en mangeant un aliment bien plus doux en même temps, par exemple du fromage.
Le cresson
Lepidium sativum appartient également à la famille des brassicacées. Riche en nutriments, il est excellent pour la santé : vitamines A, B1, B2, B3, C, D et E, ainsi que des sels minéraux et des oligo-éléments. Il possède, en outre, des vertus diurétiques, tonifiantes et désintoxiquantes.
La graine de cresson se couvre de mucilage au contact de l’eau. Cette substance gélatineuse, fort peu appétissante, donne l’impression que la graine flotte. En conséquence, tous les germoirs ne sont pas adaptés. En effet, il ne faut pas faire germer ses graines de cresson dans le germoir incliné en verre, sinon elles moisiront. En revanche, le germoir carré à étages convient parfaitement à cet usage.
Les étapes de germination diffèrent également de celles de l’alfalfa, du fenugrec ou du radis. En effet, il vous faudra rincer les graines, les étaler sur une grille et les recouvrir d’eau entièrement. Au bout de 30 minutes, vider l’eau et rincer les graines. Effectuez la phase de rinçage matin et soir pendant plusieurs jours. Vous pouvez manger les jeunes graines au bout de 3 jours ou les jeunes pousses au bout de 6 jours.
Tout comme son cousin le radis, le cresson a une saveur forte, mais pas désagréable en bouche. On la déguste en salade ou dans les sandwiches.
Vous pouvez conserver les graines germées au frais pendant 2 à 4 jours.
Comment manger les graines germées
Pour éviter que les vitamines et les protéines ne disparaissent pas pendant la cuisson, il est impératif de manger les graines germées crues. Elles sont parfaites dans une salade, mais aussi avec du fromage frais ou même sur certains plats chauds après cuisson.
Vous trouverez sur cette page moult idées pour déguster les graines germées. Miam !
peut on faire pousser dans le sable ?