Souvent petit, cassé ou chiche, le pois est un aliment important dans de nombreuses cuisines. Excellent pour la santé et en goût, varié, il est un légume important dans le potager, mais sa culture est assez exigeante. Connu et consommé massivement depuis la Préhistoire (en Méditerranée et au Proche-Orient), notamment avec du blé, il est actuellement présent dans l’agriculture sur tous les continents (sauf l’Antarctique bien sûr).
Les différentes variétés de pois
Il existe moult variétés de pois. Elles sont classées en fonction de leur couleur, leur forme, le caractère plus ou moins lissé de la graine, la distinction entre les pois à rames et nains. En voici quelques unes : Serpette, Douce Provence, Téléphone, Kelmerveil, Mangetout normand, Blauwschokker (gousses violettes).
Les pois à écosser à grains ronds ou lisses sont précoces et rustiques. Ceux à grains ridés sont plus sucrés, plus gros, et ne craignent pas les températures élevées. Comme leur nom l’indique, les pois mange-tout peuvent être consommés entièrement, gousse comprise.
Les variétés à rames mesurent au moins 70cm, il faut absolument leur attribuer un tuteur pour qu’elles poussent en hauteur. Au contraire, les variétés naines ne dépassent pas cette dimension, mais elles ont également besoin de treillis. Par souci de place et de visibilité, je privilégie les variétés naines, qui peuvent s’avérer très productives.
La culture du pois
Découvrez comment cultiver des pois croquants dans votre potager.
Le semis
Le pois fait partie de la famille des fabacées (légumineuses), dont appartiennent aussi, sans surprise, le haricot et la fève, mais également le soja, l’arachide, la lentille, la luzerne, le trèfle, le lupin, la réglisse. Une période de 3 ans est nécessaire entre deux cultures de ces plantes, pour éviter que des maladies ou des parasites potentiels ne restent dans la terre et ne contaminent pas les nouveaux légumes.
Le pois a besoin de beaucoup de soleil. Trouvez-lui de préférence un emplacement où il pourra bénéficier d’un maximum de rayons. Le légume restera environ un trimestre dans son endroit, pensez-y lorsque vous procédez à la planification des cultures.
Le pois a de nombreux amis ! La proximité de l’asperge, de la carotte, du chou, du concombre, du haricot, de la laitue, du maïs, de la pomme de terre ou du radis peut être favorable.
Le semis peut s’effectuer, selon la variété choisie, de novembre à mi-juillet. Déposez 10 graines au fond de 2 rangs espacés de 20 cm, soit aux bords des parcelles si vous avez un potager en carré, et profonds de 2cm. Si vous avez sélectionné des pois nains, vous pouvez les positionner sur des emplacements voisins, pour qu’ils bénéficient du même treillis. Si, au contraire, vous avez choisi des pois grimpants, le carré du milieu serait plus adapté, si vous avez un potager en carrés. Si vous souhaitez suivre le calendrier lunaire, effectuez le semis plutôt en lune montante et en jours fruits.
L’entretien
Arrosage
Le pois n’est pas très gourmand en eau, mais il vit en plein soleil. Pour ne pas qu’il se déshydrate, veillez à ce que le sol soit toujours un peu humide. Mais essayez de ne pas mouiller les feuilles.
Son besoin en engrais n’est pas énorme. Il n’est pas nécessaire de lui en apporter en début de culture. Courant juin, vous pouvez, si le plant est faible, procéder à un amendement de potassium et de phosphore.
Ennemis
Méfiance ! Le pois connaît de nombreux parasites.
Deux de ces ennemis sont des pucerons : des noirs et des verts. Tous deux s’attaquent aux feuilles, En prévention, enlevez les fourmis, qui élèvent ces indésirables pour les dévorer. S’il est trop tard, déposez des larves de coccinelles (en vente en jardineries).
Un autre parasite du pois s’appelle les thrips : ces minuscules insectes s’attaquent au feuillage et aux fleurs, et surgissent principalement lorsque le temps est sec et chaud. En prévention, arrosez de manière régulière. Si les végétaux sont déjà atteints, éliminez les parties touchées et jetez-les au feu pour éviter la propagation.
Le quatrième nuisible que le pois doit redouter est la sitone, petit insecte marron qui croque les feuilles. En prévention, vous pouvez répandre du purin d’ortie pour renforcer la plante. Le traitement est une infusion de tanaisie, pulvérisée régulièrement.
Enfin, le cinquième ennemi est spécifique à cette espèce : la tordeuse du pois. Ce lépidoptère mange les cosses de l’intérieur. Lorsqu’on s’en rend compte, il est déjà trop tard. Pour tenter de sauver votre culture, vous pouvez tenter d’utiliser un insecticide biologique : Bacillus thuringiensis.
Culture
Les gestes d’entretien sont très nombreux.
Comme la majorité des légumes, le pois a besoin de binage et de désherbage. Pour cela, attendez que les plants soient suffisamment grands pour ne pas abîmer les racines et pour ne pas les confondre avec les mauvaises herbes. Éliminer ces dernières permettra d’éviter l’envahissement. Le binage aère la terre et fait mieux entrer la pluie dans le sol.
Pour conserver une température et une humidité idéales, répandez une bonne couche de paillis (bio de préférence, en vente dans les jardineries) au pied, mais également dans l’ensemble de la parcelle. Il vous faudra également procéder au buttage des pois : élevez une petite motte autour du pied pour que la tige soit renforcée.
Pour que la culture du pois prenne moins de place, et pour éviter de vous faire mal au dos en jardinant, il convient de faire pousser le légume en hauteur. Dans ce but et dans celui d‘aider la plante à pousser droit, dressez un palissage derrière le végétal, et enrouler les vrilles pour qu’elles s’y accrochent.
La récolte et la conservation
En fonction de la variété de pois que vous avez semé, vous pourrez, délicatement, récolter vos pois, au fur et à mesure des besoins, de mai jusqu’à mi-octobre. Maintenez la tige avec une main, tirez sur le fruit avec la seconde. Regardez bien entre les feuilles, souvent les cosses se cachent dernière.
Les pois se mangent principalement cuits, mais les pois gourmands se dégustent plutôt crus. Vous pouvez les cuisiner sec, en purée ou en soupe.
Vous pourrez conserver votre récolte de pois en la stérilisant ou en la congelant avec soin. Dans le cas contraire, vous avez la possibilité de stocker quelques jours dans votre réfrigérateur.
Après avoir cueilli tous les fruits, vous pourrez implanter idéalement, sur la parcelle qui a hébergé le pois, du céleri à côte, de la laitue ou de la roquette. Attendez toutefois une ou deux semaines avant cette opération, car la jachère permettra à la terre de se regénérer.
Ma fiche pratique sur le pois