Enrichir votre terre avec le bon paillis contribue à une récolte abondante et des légumes savoureux dans votre potager.
La diversité des paillis disponibles offre une palette de choix adaptés à chaque type de sol et de plante, pour un jardin sain et florissant.
Adopter une technique de paillage adaptée est essentiel pour le développement équilibré de votre jardin potager, alliant durabilité et respect de l’environnement.
Dans de nombreux potagers, entretenus par des amateurs ou des professionnels dans des châteaux par exemple, vous avez peut-être remarqué du paillis au sol, notamment au pied des végétaux, y compris dans les potagers. Mais, mis à part son côté esthétique, à quoi sert-il ? Lequel est le plus adapté pour votre potager ? A quelle période de l’année et comment pailler ? Découvrez toutes les réponses dans notre article !
Avantages du paillis
Procéder au paillis de ses légumes, et de ses plantes de manière générale, possède de nombreux bienfaits. Tout d’abord, cette action protège les végétaux du gel pendant l’hiver. Inversement, durant le printemps ou l’automne, le paillis maintient les températures douces sur la terre. En revanche, pendant l’été, il permet de conserver une fraîcheur autour du pied, et sur tout le sol, ce qui peut sauver un plant et lui permettre de connaître une croissance rapide.
Le paillis évite également l’évaporation et capte l’humidité. Cela permet d’arroser moins souvent et moins longtemps. Il retient aussi l’eau de la pluie, pour que la plante puisse profiter au mieux de chaque goutte, notamment durant les périodes assez sèches. Un sol paillé a besoin de trois fois moins d’arrosage que s’il est resté nu.
Ce geste permet notamment de préserver une température et une humidité optimales, mais pas seulement. Le paillis offre également un esthétisme indéniable. Vous pouvez même jouer sur les différentes nuances du paillis, qu’il s’agisse de paillettes, d’écorces ou de minéraux.
Outre la beauté de votre jardin, le paillis améliore également la qualité du sol. Il permet en effet de nourrir les plantes, car il apporte de l’humus, et de développer la vie dans le sol, notamment les micro-organismes qui y habitent.
Enfin, la présence du paillis et, par conséquent, le fait que le sol ne reste pas à nu, freinent la croissance et la propagation des herbes sauvages dans le potager. Le jardinier aura donc moins de travail de désherbage et de binage, et pourra éviter le mal au dos causé par ces deux gestes, et également utiliser ce temps gagné pour effectuer d’autres tâches.
Quels paillis ?
De nombreux choix se présentent à vous. Vous pouvez opter pour des paillis de type végétal, que je vous conseille plutôt pour le potager, ou pour des paillis de type minéral, plus adapté au reste du jardin.
Écorce broyée
Ces écorces sont souvent issues de pin. De tailles variables, elles offrent un aspect harmonieux et sont faciles à trouver en jardinerie. Elles ont une durée de vie longue, de plusieurs années. Il n’y aura pas besoin de renouveler le dépôt de paillis dans le jardin avant longtemps. Leur inconvénient est le fait qu’elles acidifient la terre.
Il est également possible d’utiliser des écorces de feuillus, mais elles sont difficiles à trouver dans le commerce et ont une durée de vie plus réduite : une à deux années. Leur avantage, au contraire des écorces de pin, est qu’elles ne sont pas acidifiantes.
Coque de cacao
Cela peut surprendre, mais on peut répandre des coques de cacao dans son jardin ! L’odeur est assez surprenante, et peut même donner un peu faim… Les avantages de l’utilisation de ce type de paillis sont multiples : le recyclage tout d’abord, car les coques de cacao sont des déchets valorisés des chocolateries. L’aspect esthétique ensuite, qui n’est pas négligeable, et enfin le fait que les coques sont très riches en nutriments. Elles présentent toutefois deux inconvénients : leur coût d’achat élevé et leur faible durée de vie.
Cosses de sarrasin
Selon la région dans laquelle vous habitez, vous pourrez avoir quelque difficulté pour trouver des cosses de sarrasin à la vente. Toutefois, vous serez récompensé(e) de votre effort car ce type de paillis possède l’avantage d’un apport conséquent en matière organique et peut constituer un barrage contre les mollusques, qu’il s’agisse des escargots ou des limaces. Leur point faible est l’attrait qu’ils représentent pour les oiseaux : attirés, ceux-ci participent à la dispersion des graines et des cosses.
Paille de céréales
Le prix du paillis de blé est assez accessible et on peut facilement en trouver. Je vous conseille de le choisir issu de l’agriculture biologique ou, tout du moins, sans traitement chimique. Il vous faudra en épandre une épaisseur de 5 à 8 cm. Sa durée de vie n’est que de quelques mois, vous devrez donc renouveler l’opération fréquemment.
Paillette de lin
Ce paillis est fort peu onéreux et facilement trouvable en jardinerie. Ses avantages résident également dans sa couleur claire, qui offre un contraste avec les nuances marron et vertes des plantes du potager. Une de ses caractéristiques est sa légèreté. Je vous conseille par conséquent de procéder à un arrosage afin d’éviter qu’elles ne s’envolent après l’épandage. Leur autre inconvénient est qu’elles se décomposent vite et doivent donc être remplacées souvent.
Paillette de chanvre
Tout comme la paillette de lin, ce paillis possède une teinte claire, qui permet de mieux faire ressortir la beauté des nuances de vert et de marron des végétaux. En revanche, il se différencie du lin en étant plus écologique et moins léger que celui-ci. Cependant, il est également plus cher et moins facilement trouvable en jardinerie.
Broyat et mulch
Vous n’êtes pas obligé(e) d’acheter votre paillis en jardinerie ou chez un agriculteur, vous pouvez le fabriquer vous-même ! En effet, vous pouvez utiliser des résidus de jardinage : des rameaux, de petites branches broyées, ou encore de la tonte de gazon séchée (d’une épaisseur d’environ un centimètre). En échange d’un peu d’huile de coude et d’un investissement d’un montant plus ou moins élevé selon la marque et les options (broyeur ou tondeuse peuvent être rapidement amortissables si vous les utilisez souvent), vous aurez un paillis potentiellement économique pour votre jardin, très esthétique et dont vous pouvez contrôler l’origine. Ce type de paillis permet aussi d’enrichir le sol. Il vous faudra cependant bien veiller à ne pas utiliser de branche ou de pelouse qui aurait reçu des engrais chimiques ou des produits non naturels, qui contamineraient la terre de votre potager. Si vous choisissez l’herbe tondue, il vous faudra préalablement la faire sécher car, dans le cas contraire, elle risquerait de pourrir.
Paillis minéral
Un autre genre de paillis est à chercher du côté minéral. Vous avez le choix entre plusieurs matières, plusieurs textures, plusieurs tailles et plusieurs couleurs. Une des caractéristiques majeures du paillis minéral qui l’oppose au paillis végétal est qu’il ne se décompose pas. Cette spécificité a des avantages tout comme des inconvénients. Le paillis minéral s’avère plus durable et généralement plus économique que le végétal, car il n’est pas nécessaire de pailler la même surface plusieurs fois avant longtemps, contrairement à la paille ou à l’herbe, par exemple, qui se décomposent. Le revers de la médaille pour le minéral est que, ne se désintégrant pas, il ne nourrit pas le sol. Il partage en revanche une qualité importante avec le paillis végétal : l’esthétisme. Vous pouvez jouer sur les nuances de couleurs pour mettre en avant le vert des plantes et créer votre propre camaïeu : orange, rouge, noir, rose, blanc, gris… Parmi les paillis minéraux que vous pouvez utiliser, on peut citer la pouzzolane (peu lourde et poreuse, sa teinte varie du rouge au noir), l’ardoise (plus lourde et solide), ou encore le galet, très élégant.
Quand pailler
Vous avez choisi votre ou vos paillis ? Mais, quand est-il le plus moment le plus pertinent et efficace de procéder à ce geste ?
Si vous êtes en hiver ou en début de printemps, il vaut mieux attendre un peu. En effet, si vous paillez un sol gelé, il y a un risque important qu’il ne puisse pas se réchauffer. Il vous faudra donc attendre des températures plus douces, à partir de fin avril. Durant le printemps et l’été, et jusqu’à la fraîcheur automnale, vous pouvez pailler sans problème.
Si vous venez de semer, attendez que les plants aient levé et que leur croissance soit bien avancée pour pailler. En effet, dans le cas contraire, vous risquez de gêner le développement du végétal.
En revanche, s’il s’agit d’une plantation, vous pouvez pailler sans souci autour de la plante, car elle est déjà épanouie.
Comment pailler
Mais comment procéder pour effectuer un paillage de votre légume et, plus généralement, de votre végétal ?
La première étape est le désherbage de la parcelle. Ensuite, il vous suffit de déposer délicatement le paillis choisi en prenant soin d’aérer le paillage. Ne répandez pas le paillis au pied de vos plantes : veillez à préserver un petit espace entre le pied et le début du paillis pour éviter que la tige pourrisse. L’épaisseur optimale se situe entre 6 et 10 centimètres. Enfin, n’oubliez pas d’arroser pour apporter l’humidité nécessaire.
Dans l’idéal, pour éviter de déséquilibrer le sol, il est conseillé de changer de type de paillis chaque année. Vous pouvez opter pour une solution originale : répandre une sorte de paillis dans une partie de votre jardin, une autre sorte de paillis dans le reste, et alterner l’année suivante.
Où trouver du paillis
Vivant dans une société de consommation, notre premier réflexe est souvent d’acheter ce dont on a besoin. Plusieurs sortes de paillis sont disponibles en jardinerie, à divers tarifs.
Si vous en avez l’envie et la possibilité, vous fournir auprès des agriculteurs à proximité de votre domicile peut être une alternative au commerce, en choisissant de préférence ceux qui limitent, ou mieux bannissent, les produits chimiques. Enfin, vous pouvez aussi opter pour le DIY en fabriquant vous-même le paillis : le broyat ou l’herbe séchée (ou mulching).