Le papillon est un joli petit animal volant souvent coloré qui virevolte de fleur en fleur d’une manière que beaucoup d’entre nous jugent romantique et poétique. Or, tout ravissant et butineur qu’il peut être, cet insecte fut une chenille, vorace et destructrice de récoltes. Petit tour d’horizon de la bestiole et des ravages qu’elle occasionne dans le jardin, et plus particulièrement dans votre potager…
Qu’est-ce qu’une chenille ?
La chenille est la larve du papillon. D’une taille réduite, doté d’une multitude de pattes, son corps est fragmenté en 13 segments : le thorax et l’abdomen. Sa tête comporte des pièces buccales broyeuses. Munie de trois paires de pattes et de fausses-pattes, elle subit plusieurs mues lors de son développement. L’animal peut être jaune, vert, noir, orange, blanc, ou encore multicolore. Sa couleur peut même se modifier pendant sa croissance.
Processionnaire, urticante, à poils longs ou glabre, toute petite ou plus allongée, foreuse, tordeuse ou défoliatrice… Les types de chenilles sont multiples.
Parmi les vilaines bestioles, certaines s’attaquent principalement aux légumes du potager. On peut citer la noctuelle du chou, la teigne du chou, la piéride du chou, le ver du cotonnier (aussi appelé noctuelle méditerranéenne ou prodénia), le ver gris.
Les dégâts causés par les chenilles dans le jardin
Les chenilles dévorent les légumes : parfois elles ne laissent que les nervures des feuilles ou, lorsque leur appétit est moindre, vous retrouvez dans les feuilles des petits trous, comme en faisaient autrefois les poinçonneurs. Même si le feuillage de vos plantes est intact, méfiez-vous : ces chenapans passent parfois leurs journées enfouies dans la terre, et grignotent peu à peu les racines. En hiver, certaines restent bien au chaud en attendant le retour des la belle saison et l’augmentation des températures, plus appropriée pour leurs cycles de vie.
Comment lutter contre les chenilles ?
L’une des solutions préventives, qui cependant à elle seule ne suffit pas, est la rotation des cultures : cultiver une plante d’une famille différente de celle qui l’a précédée dans cet emplacement permet d’éviter que les parasites de la première ne dévorent la seconde. Dans l’optique complémentaire, qui consiste à faire pousser côte à côte des plantes dont l’une repousse les parasites de l’autre, il peut être bénéfique par exemple de positionner à côté du chou la pomme de terre, le concombre et son frère le cornichon, le fenouil, le haricot nain, le pois, la betterave, la tomate, le céleri, la laitue, le cresson et le panais.
Il existe une autre méthode de se protéger contre les chenille, méthode dont l’efficacité n’est pas totalement démontrée scientifiquement mais qui, correctement employée, est au pire inoffensive. Il vous suffit de pulvériser une décoction de tanaisie ou d’absinthe ou encore de feuilles de noyer sur les végétaux envahis de ce parasite. La première, une infusion utilisée pure, peut se préparer chez vous. Vous pouvez aussi faire infuser des feuilles de rhubarbe (attention, elles sont toxiques pour les humains), ou faire macérer des feuilles et des tiges de tomate, avant de vaporiser sur les plantes à protéger.
Enfin, vous pouvez installer, avant l’arrivée des insectes indésirables, des filets pour protéger vos plantes. Les papillons ne pourront plus pondre ni dans votre sol ni sur les feuilles de vos végétaux.
Si vous découvrez que les intrus ont déjà élu domicile dans votre potager, et que leur nombre n’est pas excessif, vous pouvez commencer à les enlever manuellement, l’un après l’autre, et à les expédier à l’autre bout de votre jardin.
La nature est bien faite ! Car si les feuilles et les racines de vos légumes sont un met de choix pour les chenilles, celles-ci sont aussi un met de choix pour certaines espèces. Y compris des minuscules. En effet, une préparation appelée Bacillus thuringiensis est composée de milliers de bactéries qui s’attaquent aux chenilles indésirables : piéride, noctuelle, teigne… elles n’en font qu’une bouchée. Bien qu’elle soit utilisable en agriculture biologique, il convient de prendre ses précautions en l’employant et à respecter les consignes d’application. Il ne faut pas non plus oublier qu’à force d’être traitées avec ce produit, certaines espèces sont devenues plus résistantes.
Toujours en mettant à profit la chaîne alimentaire, tentez d’attirer les oiseaux qui se régalent des chenilles. Mais faites attention à cette même chaîne alimentaire si vous avez un chat…
Des personnes utilisent un autre moyen pour se débarrasser des chenilles : le piège à phéromones. Celui-ci imite les substances des femelles pour faire venir les mâles et les tuer.
Enfin, il existe une solution qui ressemble à un remède de grand-mère : un peu de suie sur les feuilles de vos choux dévorés… A essayer !