Intégrer un composteur dans votre jardin est une merveilleuse manière de contribuer à un écosystème durable et de fournir à vos plantes potagères une nutrition excellente et tout à fait naturelle.
En favorisant la biodiversité avec des pratiques de compostage, votre potager deviendra un havre de vie non seulement pour vos cultures, mais aussi pour une multitude d’organismes bénéfiques.
Chaque geste compte : s’investir dans le compostage domestique, c’est poser une pierre essentielle à l’édifice d’une jardinage responsable et respectueux de notre Terre-Mère.
Nombreux sont les foyers français qui ont adopté le compostage domestique en plus de recycler systématiquement leurs déchets en carton, verre et plastique réutilisable. La montée en flèche de la conscience écologique fait du compost un véritable engagement citoyen à bien des égards ! Vous aussi, vous voulez essayer de faire cet engrais chez vous mais vous ne savez pas par où commencer ? Suivez le guide !
Pourquoi faire du compost ?
Saviez-vous que les déchets biodégradables représentent 30% des ordures ménagères des Français ? Cela veut dire que presqu’un tiers de ce qui est envoyé à la déchetterie pourrait profiter à la Terre en lui rendant de précieux minéraux et éléments nutritifs. Et ce au lieu de générer du CO2 via le transport des déchets en camion et l’incinération de ces derniers ! Ce serait aussi 30% de sacs en plastique d’économisés, ce qui n’est pas rien !
En réalité, certains déchets organiques sont difficilement compostables, car les détritus mettraient des années à se décomposer. C’est le cas notamment des os, arêtes ou coquilles de fruits de mer. Mais même en mettant de côté ces exceptions, on se rend vite compte que le compostage permet d’alléger de manière considérable ses poubelles ! A l’heure du mouvement « zéro déchet » qui prône l’achat de produits de consommation fréquente en vrac (sans emballage) dans l’objectif de réduire les déchets ménagers, un tel allègement de ses poubelles est forcément intéressant.
De plus, comme les déchets organiques vont directement dans le bac des épluchures, coquilles d’œuf et autres, les poubelles ne sentent pas mauvais au bout de seulement un jour ou deux. On peut donc les sortir moins souvent, ce qui permet de gagner du temps et d’acheter moins de sacs en plastique !
Faire du compost en appartement
Si vous vivez en appartement, vous vous êtes sûrement déjà dit que vous ne pouviez pas avoir de composteur chez vous. Mais il existe des solutions, même si vous n’avez ni jardin ni balcon !
Sur le marché des composteurs miniatures, on trouve notamment des composteurs de cuisine hermétiques qui s’utilisent de pair avec un sac d’activateur de compost qui prend la forme de petites paillettes à saupoudrer sur le tas d’épluchures à chaque fois que vous ajouterez de nouveaux éléments à décomposer. Il s’agit, grosso modo, d’un grand seau avec couvercle qui permet de garder vos déchets de cuisine au chaud avec les micro organismes qui activent le processus de décomposition. Lorsque ces bacs sont équipés d’un robinet, ils permettent aussi de récupérer le jus du compost qui est excellent pour certaines plantes d’intérieur. Ce type de composteur peut se ranger sur votre balcon si vous en avez un, ou sinon dans votre cuisine.
Un lombricomposteur de cuisine, quant à lui, contient, comme vous le devinez… des lombrics ! Ces vers de terre se nourrissent des épluchures que vous ajoutez au bac. Ce type de composteur a l’avantage de ne dégager aucune odeur, mais l’inconvénient de devoir être rangé à l’intérieur, à l’abri du froid. Aussi, si jamais le compost ne constitue pas un environnement propice pour les vers (notamment s’il est trop sec, trop acide ou autre), ces derniers sortiront du bac afin d’essayer de trouver un autre lieu où prospérer ! Dans une cuisine lambda, ils n’iront pas bien loin et vous les retrouverez autour du lombricomposteur. Toutefois, il faut surveiller de près l’état du compost pour être sûr qu’il soit en bonne santé et les vers aussi !
Si l’aventure du lombricompostage vous intéresse, sachez qu’il est possible de récupérer un petit lombricomposteur gratuitement auprès de certaines mairies, qui font périodiquement des campagnes pour initier les habitants au compostage. Certaines mairies s’occupent même de la collecte des déchets ! Il faut toutefois se procurer les vers de terre soi-même. Pour cela, on peut en acheter en pépinière ou sur Internet pour environ 20€ les 200g ou sinon en demander à un ami jardinier qui pourra les récupérer grâce à cette technique :
Faire du compost dans son jardin
Bien évidemment, il sera plus aisé d’installer son tas à compost dans son jardin, si on en a un.
Dans ce cas, il n’est même pas obligatoire d’avoir un bac à compost, car on peut tout simplement démarrer son compost maison dans une cagette dans un coin de son jardin. Toute la marche à suivre pour fabriquer son composteur en bois se trouve dans ce tutoriel du site Consommons Sainement.
L’avantage du compost en extérieur, c’est qu’il sert directement à la biodiversité de votre jardin. Et il ne prend pas de place dans votre cuisine ! Les petits animaux et insectes de votre jardin seront ravis de vous aider à transformer vos épluchures en compost de qualité en grignotant les offrandes du jour.
Attention toutefois à placer le composteur à une certaine distance de votre maison, car il n’est pas toujours très esthétique.
Quoi mettre dans son compost ?
Vaste sujet ! On ne peut pas mettre tout et n’importe quoi dans son composteur. Il vous faudra vous renseigner selon votre type de bac et surtout si jamais vous adhérez à une collectivité locale qui récupère le compost des habitants pour en faire un compostage collectif. Dans ce cas, cela arrive qu’on demande uniquement des déchets végétaux pour éviter d’attirer des rongeurs. Mais de manière générale, voici ce que vous pouvez composter :
- les déchets verts, c’est-à-dire toutes vos épluchures et fanes de fruits et légumes crus
- les cheveux, ongles, poils d’animaux
- les fleurs fanées, la tonte de gazon, les feuilles mortes, les mauvaises herbes…
- les coquilles d’œufs
- le marc de café
- les mouchoirs en papier
- la litière de vos animaux domestiques
- Si vous avez un lombricomposteur, il est conseillé d’ajouter des fibres au mélange pour diversifier l’alimentation des vers. Du carton (par exemple des boîtes d’œufs), de l’essuie-tout ou du papier journal déchiré fera parfaitement l’affaire !
Et voici les déchets organiques à éviter :
- les pelures d’agrumes : en toute petite quantité cela ne fera pas de mal, mais si c’est un élément récurrent de votre cuisine, le compost serait trop acide
- les os, arêtes, coquilles de fruits de mer
- les restes de viande et de poisson
- les produits laitiers
A savoir : plus les détritus jetés seront variés, plus le compost sera riche en nutriments et minéraux. En variant les aliments dans votre assiette au maximum, vous vous ferez donc du bien tout en rendant de bons nutriments à la terre via les épluchures de votre compost. C’est tout bénéf’ !
Comment retourner son compost ?
Il est primordial de retourner son compost environ 2 fois par mois au minimum. Cela permet d’éviter l’entassement des déchets et d’aérer la pile afin d’oxygéner les bactéries responsables du processus de compostage. Sans oxygène, les détritus moisiront au lieu de se décomposer, ce qui engendrera des mauvaises odeurs.
Pour retourner votre compost, il n’y a rien de plus simple. Munissez-vous d’une grande pelle de jardin ou d’une fourche, plantez-là dans le bac à compost et retournez avec énergie la couche supérieure du tas. Il faut déplacer le cœur du compost vers l’extérieur du bac, et vice-versa. Il ne faut pas planter la pelle ou la fourche jusqu’au fond du tas de compost, au risque de déranger ou blesser les insectes et petits animaux qui y auraient pris refuge. Il suffit donc de remuer la partie supérieure de la pile, jusqu’à 30cm de profondeur environ.
Que faire de son compost ?
Vous avez suivi toutes les instructions et vous avez un beau compost riche en minéraux et nutriments. Et maintenant, vous ne savez pas quoi en faire ?
Heureusement, les usages sont multiples ! Vous pouvez bien entendu vous servir de cet excellent engrais naturel pour donner un coup de fouet à vos plantes de jardin. Attention à bien vous renseigner sur les différentes variétés de plantes et fleurs pour connaître leurs besoins en nutriments et minéraux et adapter l’usage du compost en conséquence. Vous pouvez en apprendre davantage ici.
Aussi, certains composteurs sont dotés d’un petit robinet qui permet d’extraire le « jus » ou « thé » de compost qui peut servir pour les plantes d’intérieur, souvent dilué avec de l’eau pour éviter qu’il ne soit trop acide.
On peut aussi donner son compost à des voisins qui font du jardinage, c’est gratuit et cela évite de se déplacer à la pépinière ! N’hésitez pas à mettre des annonces sur des sites de jardinage pour trouver des preneurs, vous ferez une bonne action pour votre prochain et pour la planète.